AXA : Il fait mauvais temps. Je rentre dans ma voiture. À quoi dois-je faire attention en premier lieu ?

Emmanuel : Il faut d’abord vérifier son « système ». Le système, c’est le véhicule qu’il faut entretenir correctement, mais aussi le conducteur, son état physique et mental. Le premier danger sur la route, ce n’est pas la conduite des autres mais son propre stress, sa fatigue, ses émotions... Je rappelle que l’alcool et la fatigue sont responsables de la majorité des accidents. Donc avant de démarrer, chaque conducteur doit faire son propre check-up et s'assurer qu'il est en état de conduire. Bien sûr, ces recommandations sont valables par beau temps, mais c’est encore plus important dans un environnement « hostile » : avec des distances de freinage allongées ou une visibilité amoindrie, comme en cas de pluie, de verglas, de neige, etc. En parlant de pluie, comment éviter l’aquaplaning ?

Il faut d’abord bien choisir ses pneus. Les pneus d’été supportent mal les conditions extrêmes car la neige et la pluie s’infiltrent dans leurs sculptures. Une voiture fait justement de l’aquaplaning parce que l’eau n’est plus évacuée assez vite par ses sculptures. Un pneu, c’est en moyenne 5 litres d’eau évacuées par seconde. C’est beaucoup, mais cela peut aussi être peu si vous allez vite sur une route détrempée ! Des coussins d’eau se forment alors sous les pneus et font perdre toute adhérence au véhicule. La vitesse et la qualité des pneus sont donc les deux facteurs à surveiller pour échapper à la glissade. 

AXA : Et si malgré tout on perd le contrôle de son véhicule en glissant ?

Emmanuel : Il n’y a pas de secret : ça se passera mieux si vous avez le temps de réagir. Et pour cela, il faut surveillez votre vitesse et vos distances de sécurité ! Freiner d’un coup ne sert à rien si vous n’avez plus d’adhérence… Soulagez plutôt votre accélérateur en faisant parler le frein moteur en douceur et accrocher à nouveau la route. Une nuit, je conduisais dans la campagne, il y avait du brouillard et du « verglas d’été » : quand une pluie fine survient après une grosse chaleur, des plaques de résidus de gaz d’échappements, encore plus glissantes que le verglas, se forment sur l’asphalte… J’ai senti ma voiture déraper mais je n’ai surtout pas freiné d’un seul coup ! Pour améliorer votre technique, des stages de perfectionnement existent.

AXA : Quels autres conseils vous semblent indispensables ?

Emmanuel : La visibilité du conducteur est détériorée en cas de mauvais temps. Alors entretenez un pare-brise propre et sans impact, en faisant attention aux fissures causées par les “chaud-froid”. Pensez à changer vos balais d’essuie-glace avant et arrière au moins une fois par an et à les nettoyer régulièrement d’un petit coup de chiffon. S’ils sont devenus rigides, c’est qu’il est temps de les jeter !
Réapprenez aussi à vous servir de vos antibrouillards : en cas de forte pluie ou de brouillards, vos phares ne feront que créer un mur de fumée devant vous. Allumez plutôt vos feux de brouillardavant et tenez bien votre droite tout en suivant la ligne blanche qui vous servira de guide.
Et enfin, pensez aux deux-roues. Je suis aussi moniteur moto et croyez-moi, par mauvais temps, les deux-roues sont les plus vulnérables… Il est du devoir des automobilistes de prendre en compte les difficultés supplémentaires que connaissent les motards et cyclistes. 

Vous pouvez maintenant partir affronter le déluge avec des conseils de pro en tête. Et parce que le dérapage arrive même aux meilleurs, l’assurance auto est là pour votre protéger en cas d'accident... 

Merci Emmanuel pour ces précieux conseils à adopter pour une conduire sûre, même par mauvais temps !