Revue des marchés financiers (janvier 2021)
L’accord tant espéré
Quatre ans après le référendum du Brexit et à l’issue de plusieurs mois d’âpres négociations, un accord commercial a enfin été conclu. Bien qu’il s’agisse d’un accord relativement « allégé », le Royaume-Uni a accepté de s’engager à assurer des conditions de « concurrence équitable », afin de parvenir à un accord de libre-échange avec l’Union européenne (UE). Des droits de douane pourraient être mis en place ultérieurement dans le cas où le Royaume-Uni s’écarterait trop des conditions de concurrence équitables de l’UE. En attendant, les deux grands partenaires commerciaux verront peu de tensions à leurs frontières, dans des secteurs aussi divers que l’alimentation, les produits pharmaceutiques, les biens manufacturés ou l’automobile.
Des introductions en bourse à la chaîne !
Les liquidités sont toujours abondantes et l’enthousiasme pour les IPO (introductions en bourse, « initial public offerings » en anglais) ne s’affaiblit pas. Aux États-Unis, les acheteurs se sont enflammés pour AirBnB et Doordash, dont les valorisations ont presque doublé en début de séance. Les deux entreprises sont représentatives de l’économie de « partage » ou « à la demande » (« gig economy » en anglais), un concept très en vogue, l’une proposant des locations de vacances, l’autre des livraisons de repas à domicile. Toutefois, aucune des deux entreprises n’a réalisé de bénéfices au cours de l’année précédant leur cotation. Au Japon, les actions de Balmuda, le fabricant du grille-pain à 220 dollars US, se sont envolées de 88 % lors de leur premier jour en bourse.
Carbone vert ?
Le prix du carbone a atteint un sommet historique. Ou disons plutôt, le prix des crédits d’émission d’une tonne de carbone échangeables dans le cadre du Système d’échange de quotas d’émission de l’UE. Les entreprises fortement pollueuses qui dépassent leurs objectifs d’émissions peuvent vendre leurs excédents de crédits-carbone à d’autres entreprises qui n’ont pas atteint les leurs. Il s’agit d’un indicateur de plus en plus important. Dans le cadre de sa transition vers les énergies propres, le géant des énergies fossiles BP a acquis une participation au capital de Finite Carbon. L’entreprise américaine crée des crédits-carbone en encourageant les propriétaires fonciers à planter des arbres ou à s’abstenir d’abattre des forêts.
Les Big Tech sous pression : quelles répercussions ?
Les titans du secteur technologique américain, des valeurs incontournables comme Facebook, Amazon et Google, ont été décrits comme « too big to care » (« trop importants pour se préoccuper de ce qui se passe autour d’eux »). Toutefois, l’empressement des autorités de réglementation des deux côtés de l’Atlantique en vue de limiter leurs positions dominantes devrait tirer la sonnette d’alarme. Les menaces de sanctions (amendes et cessions) pourraient réduire la taille de ces géants. Nous revenons sur ces problèmes et leurs conséquences.
À titre d’exemple, la Commission européenne a pris en ligne de mire les « très grandes » plateformes technologiques, et plus précisément celles qui comptent plus de 45 millions de clients. Elles ont reçu le qualificatif de « gardiens du numérique », car leur taille considérable et exponentielle tient leurs concurrents à distance. Le problème revêt maintenant une dimension mondiale. L’année dernière, Google, Facebook et Amazon ont concentré ensemble plus de 70 % de l’ensemble de la publicité en ligne. Pour résumer, ils ne sont pas « sur le marché ». Ils sont « devenus le marché ».
Pourquoi est-ce si important ? Dans le monde d’avant, avoir une position de marché dominante revenait à contrôler les prix et à engranger des bénéfices confortables. À l’ère du numérique, cette définition n’est plus vraiment pertinente, car de nombreux services semblent être fournis gratuitement. Or, le sont-ils ? En réalité, les utilisateurs paient ces services avec leurs données personnelles, des ressources précieuses, auxquelles les gardiens du numérique accordent une grande valeur. Le contrôle des données des consommateurs renforce encore davantage la domination du marché.
Les Big Tech ne font pas seulement l’objet d’une surveillance aux États-Unis et en Europe. Ces derniers mois, l’autorité de réglementation chinoise a également pris des mesures à l’encontre de géants locaux tels qu’Alibaba et Tencent. Les raisons sont similaires : une concentration croissante des plateformes en ligne, des positions de marché dominantes et une portée toujours plus large. C’est ce qui explique sans doute la suspension récente de l’IPO de 37 milliards de dollars US d’Ant Group, un fournisseur de technologies devenu acteur de la banque en ligne.
Que va-t-il se passer ensuite pour les Big Tech ? Il faut, au minimum, s’attendre à l’ouverture d’enquêtes sur leurs pratiques commerciales et sur leurs acquisitions, éventuellement pour des faits remontant à plusieurs années. Si des malversations sont mises à jour, des sanctions financières pourront être appliquées, notamment des amendes allant jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel. Dans les cas extrêmes, des cessions forcées pourraient entraîner la scission des entreprises. Dans ces conditions, les gardiens du numérique pourraient voir leurs activités et leurs bénéfices mis à mal.
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Rédaction réalisée par Architas.
Rédaction achevée le 4 janvier 2021
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