Revue des marchés financiers (juin 2021)
La Fed évoque l’idée d’une réduction de ses achats d’obligations
Ou disons plutôt, a commencé à évoquer l’idée du « tapering », c’est-à-dire de réduire son programme massif d’achats mensuels d’obligations, en place depuis le début de la pandémie. Le compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale indique que certains membres envisageraient d’aborder la question avec les marchés avant la fin de l’année. Après le légendaire «Taper Tantrum» de 2013, à l’issue duquel la Fed a proposé un retrait rapide des mesures de soutien, et les turbulences du marché obligataire en février imputées à une orientation pro-tapering, une approche prudente semble de mise.
Volte-face sur les crypto-monnaies
Après avoir contribué au succès des crypto-monnaies en début d’année en laissant entendre que Tesla allait accepter des bitcoins pour payer ses voitures, Elon Musk a brusquement tourné le dos à la devise numérique. Le magnat de la technologie a fait valoir l’impact environnemental du minage du bitcoin, en particulier dans les pays où le charbon est toujours une source importante d’énergie. Dans des tweets récents, Elon Musk semble reporter son dévolu sur une crypto-monnaie moins connue, le Dogecoin. De son côté, la Chine a averti qu’elle allait prendre des mesures restrictives sur l’utilisation des crypto-monnaies comme moyen de paiement. Les craintes d’une «crypto-contagion» ont entraîné un regain de volatilité sur d’autres marchés financiers.
Compensation Carbone
Alors que les prix des certificats de Compensation Carbone de l’UE ont atteint de nouveaux sommets, le Brexit a contraint le Royaume-Uni à lancer son propre marché du crédit carbone. Les prix à l’ouverture sont ressortis nettement supérieurs à ceux en vigueur de l’autre côté de la Manche, entraînant des coûts plus élevés pour les gros pollueurs britanniques, et des profits plus importants pour les entreprises présentant de solides performances écologiques, qui peuvent vendre leurs propres crédits carbone. De son côté, Stellantis, le géant automobile issu de la fusion de Chrysler, Fiat et Peugeot, a annoncé qu’il n’aurait plus besoin d’acheter des crédits carbone de Tesla, grâce aux crédits carbone obtenus grâce au recentrage de ses activités sur les véhicules électriques.
Données du PMI - quelles répercussions ?
La reprise synchronisée des principales économies mondiales, soutenue par les énormes plans de relance, a fait grimper la demande pour les matières premières. Les cours des matières premières, qu’il s’agisse du pétrole, du cuivre, du minerai de fer ou du bois, ont bondi, certaines atteignant des niveaux records. Des analystes se sont mis à évoquer la perspective d’un «supercycle des matières premières». Nous allons examiner les hausses historiques de la demande et nous demander si le pic actuel des cours s’inscrit dans ce contexte.
Le Qu’est-ce qui définit un supercycle et quand ce phénomène s’est-il produit par le passé ? Au cours d’un supercycle, la demande augmente rapidement, dépasse très largement une hausse cyclique normale, et on observe une réaction plus lente de l’offre, qui ne parvient pas à suivre le rythme. Ces événements sont rares et se prolongent souvent sur de nombreuses années. À titre d’exemple, on peut citer l’industrialisation de l’économie américaine à la fin du 19ème siècle, la reconstruction d’après-guerre au début du 20ème siècle, et plus récemment, la modernisation à grande échelle de l’économie chinoise démarrée dans les années 90. Les conditions sont-elles similaires aujourd’hui ?
On peut affirmer à juste titre que à la suite du choc de la croissance de la pandémie de Covid-19, les mesures de relance économique ont atteint des proportions inimaginables. Elles ont accéléré la demande pour les matières premières et fait bondir leurs cours encore plus haut, dans l’optique de vastes projets d’infrastructures. Ajoutons à cela les goulots d’étranglement qui pèsent sur l’offre et qui ont pénalisé la livraison des matières premières. La demande pour les capacités de transport et l’offre limitée sont à l’origine d’un envol du Baltic Dry Index (qui mesure les coûts d’expédition) à des plus hauts historiques. L’ensemble de ces facteurs crée une pénurie, qui alimente d’autant plus la flambée des cours des matières premières.
Toutefois, quel est l’élément déclencheur capable de réellement doper la demande ? Cette fois-ci, il pourrait bien s’agir de la transition vers les sources durables d’énergie. Les États du monde entier se sont engagés à atteindre un objectif de zéro émission nette et devront certainement se rendre des comptes mutuellement. Cette transition nécessitera un investissement massif pour transformer les sources existantes d’approvisionnement en énergie, en alternatives plus respectueuses de l’environnement, comme l’énergie solaire et éolienne. Dans ces conditions, la demande pour certaines matières premières pourrait atteindre des niveaux sans précédent.
Qu’il s’agisse du début d’une tendance haussière majeure ou simplement du résultat de la reprise, la flambée des cours a incité les autorités chinoises à avertir qu’elle ne ferait preuve d’aucune tolérance à l’égard de la spéculation et de la constitution de réserves excessives. Ce rebond de la demande a également ravivé les craintes d’une inflation inquiétante. Même si les banques centrales se veulent rassurantes sur sa nature probablement « transitoire », les marchés obligataires, toujours méfiants, ont réagi avec des pics soudains de volatilité. Si les tendances des cours des matières premières se maintiennent, leur vigilance pourrait encore une fois être mise à l’épreuve dans les mois à venir.
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