Situation des marchés financiers, le point au 13 mars 2020
Depuis le 24 février, les marchés boursiers connaissent une situation de forte volatilité avec une forte correction dans la semaine du 9 au 13 mars.
Les derniers évènements
9 mars 2020 : L’Arabie saoudite décide d’augmenter sa production de pétrole entraînant une chute soudaine des cours. Cette mesure combinée avec l’accélération de la diffusion de l’épidémie du Covid-19 en Europe et aux États-Unis provoque une forte baisse des marchés actions mondiaux : -8,5 % pour l’indice européen Eurostoxx 50 et -5,8 % pour l’indice américain S&P 500.
10 mars 2020 : l’Italie décide d’appliquer des mesures de confinement à la totalité du territoire.
11 mars 2020 : L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) emploie le terme pandémie, et non plus épidémie. La banque d’Angleterre baisse ses taux de 50 points de base.
12 mars 2020 :
- Annonce du Président Trump de l’interdiction d’entrée sur le territoire américain à tous les étrangers ayant séjourné dans les pays de l’espace Schengen.
- La Banque centrale européenne (BCE) présente un ensemble de mesures de soutien à l’économie, mais ne baisse pas ses taux.
- Surpris par les mesures américaines et déçues par les annonces de la BCE, les bourses mondiales connaissent une journée de baisses historiques avec -12,4 % sur l’Eurostoxx 50 et -9,5 % pour le S&P 500, portant le recul depuis le début d’année à -32 % sur le marché européen et -23 % sur le marché américain.
- En France, en soirée, le Président Macron annonce la fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités à compter du lundi 16 mars, ainsi qu’un ensemble de mesures exceptionnelles de soutien à l’économie.
13 mars 2020 : les marchés européens puis américains repartent en légère hausse en séance.
Que s’est-il passé ?
Depuis le 24 février, les places boursières mondiales font face à une très forte volatilité. La violence avec laquelle l’épidémie de Covid-19 (devenue pandémie depuis le 11 mars) s’est propagée en Europe est un sujet d’inquiétude majeure. La crainte d’un ajustement à la baisse des perspectives de croissance économique a provoqué une vive réaction des bourses mondiales. Nous traversons une crise d’une ampleur inédite liée à un risque sanitaire qui impacte l’économie et les marchés en entraînant l’économie mondiale dans un choc d’offre et de demande.
Qu’est-ce qu’un choc d’offre ?
Cela signifie que les biens ou services habituellement disponibles facilement pour tous ne sont plus aussi facilement accessibles, car leur fabrication est arrêtée ou réduite (salariés confinés, usines à l’arrêt entraînant une baisse de la production). A ce stade, ce phénomène n’est pas encore visible pour les consommateurs mais il pourrait se concrétiser par exemple par la rupture des chaines d’approvisionnement chez les équipementiers automobiles (il faut plus de 30 000 pièces détachées pour fabriquer une automobile aujourd’hui). Cette situation met ainsi en lumière la très forte dépendance des économies occidentales à la Chine, que ce soit pour les voitures, les smartphones ou encore les médicaments.
Qu’est-ce qu’un choc de demande ?
Cela se manifeste par une réduction ou un arrêt de la consommation de certains biens ou services. Ainsi, les décisions de confinement et les annonces régulières de nouveaux cas de Covid-19 dans la plupart des pays encouragent les agents économiques à adopter un comportement atypique (constitution de stocks de denrées alimentaires non périssables). Par ailleurs, ce phénomène de distanciation sociale rendu obligatoire par les mesures sanitaires conduit les consommateurs à réduire leur déplacement, à cesser d’envisager de voyager et à limiter les dépenses liées à la restauration et aux loisirs. Ce phénomène se traduit par une baisse temporaire de la consommation, sans certitude que ces achats de biens ou de services seront reportés à plus tard.
Et après, à quoi faut-il s’attendre ?
Nos experts considèrent que la situation pourra évoluer favorablement dès que les acteurs des marchés auront plus de visibilité sur le pic de de la pandémie et donc la date potentielle de début de décélération de celle-ci.
Ce qui rassure nos experts
Les autorités sanitaires travaillent de manière concertée pour arrêter la propagation du virus et la situation s’améliore en Chine. La plupart des entreprises industrielle ont repris une activité normale depuis le mercredi 11 mars et l’activité commerciale reprend également.
Les autorités politiques des différents pays ont déjà pris ou vont prendre prennent des mesures visant à compenser les éventuelles pertes de revenus de certaines professions ou secteurs.
Enfin, les autorités monétaires (essentiellement les banques centrales) continuent d’annoncer des mesures exceptionnelles pour contenir les fragilités financières.
la baisse du prix du pétrole est également un soutien à la consommation dans les pays développés.
Achevé de rédiger le 13 Mars 16 heures – Direction de Marché Epargne et Prévoyance
Sources : Architas France